Régénérer la forêt sèche : Quelle stratégie ?



Il y a des lambeaux de forêt sèche à Nouméa (Ouen-Toro, Parc Vénus, Nouville,..). Toutes ces zones sont dégradées mais à des degrés différents. A Nouville, il ne reste pratiquement plus que des faux mimosas. Au Ouen-Toro, la situation est bien meilleure. L’invasion des faux mimosas existe, mais elle est beaucoup plus limitée. Le parc Vénus est dans un état intermédiaire.

Pour régénérer la forêt, des associations se sont mobilisées, en particulier le WWF au Ouen-Toro et FSMV au parc Vénus.
La stratégie employée au Ouen-Toro a été la régénération de parcelles. Cette stratégie est extrêmement coûteuse en temps pour les bénévoles car il faut d’abord préparer le terrain, enlever les faux mimosas, enlever les racines, faire des trous pour les plants, planter et surtout entretenir en arrosant. Le principal problème c’est que en procédant ainsi, on ne se préoccupe pas des faux-mimosas qui prolifèrent, grandissent et étouffent les plantes de forêt sèche. Il me semble qu’au Ouen-Toro, l’urgence, c’est d’éliminer totalement les faux mimosas sur l’ensemble du Ouen-Toro et ensuite seulement de revenir à la politique de régénération de parcelles. Pour éliminer totalement les faux mimosas, je conseille de procéder en 2 temps, d’abord les couper tous et évacuer les arbres coupés. Les repousses doivent être impérativement recoupées avant qu’elles produisent de nouvelles graines. Quand il ne reste plus aucun faux mimosa en capacité d’ensemencer le sol avec ses graines, alors, il faudrait éliminer les souches encore vivantes, soit en les arrachant, soit en les recouvrant de terre ou par un autre moyen.

Au Parc Vénus, il y a seulement 2 ou 3 ans, c’était la jungle. Les faux mimosas et les agaves empêchaient de se déplacer dans la quasi totalité de la zone. S’ajoutaient des détritus en abondance qui rendaient la promenade dans le parc difficile et désagréable. Seuls une très petite partie avait été traitée par Francis Funel, en face de son appartement. Il y a eu un gros travail de fait en coupant les faux mimosas et les agaves sur une grande surface (environ un tiers de la surface totale). On a planté et arrosé sur une surface beaucoup plus petite mais qui reste conséquente. Seulement le seul entretien de ces parcelles prend beaucoup de temps. Je considère que les forces que nous avons devraient entièrement consacrées à éradiquer les faux mimosas et les agaves sur l’ensemble de la zone, tout en continuant à entretenir les zones déjà plantées. N’oublions pas qu’une parcelle qui n’est pas traitée ne reste pas en l’état mais se dégrade. Il vaut mieux couper le plus rapidement possible les faux mimosas qui étouffent des plantes que d’attendre que ces plantes soient mortes pour couper les faux mimosas et replanter ensuite des plantes de forêt sèche.

Tant que nous aurons, dans le parc Vénus, encore des faux mimosas capables de faire des graines et de donc de réensemencer, on devrait s’abstenir de planter de nouvelles zones. Si nous avions une main d’œuvre illimitée, on pourrait faire tout en même temps. Hélas, ce n’est pas le cas. Je crains de ne pas convaincre tout le monde d’agir ainsi, mais pour ma part, je vais m’y tenir.

J’ai attaqué la partie sud en commençant d’abord par le centre. Depuis le mois de novembre, je l’ai attaqué par l’extrême sud. Les premiers résultats se voient, mais le travail à faire reste immense. Je ne compte pas m’en détourner. A mesure que l’on coupe, on peut tracer des chemins qui deviendront vraiment agréables quand la vue splendide sera complètement dégagée des faux mimosas qui l’obstruent.


Christian Bernardi

P.S : Cet article n'engage que moi. D'autres ne partagent pas cette opinion et choisissent une autre manière de faire.

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